La plupart des associations et fondations qui contribuent à améliorer le monde ont choisi une cause à défendre, une « population en difficulté » à aider, un modèle à promouvoir, et montent des projets au service de ces causes et actions (voir autres pactes et manifestes).
Ces démarches militantes et / ou caritatives ont l’immense intérêt d’être concrètes, observables, leurs impacts généralement mesurables, ce qui correspond bien aux logiques d’action des financeurs publics et privés, dont je découvre les « programmes cadres » et « appels à projets » en recherchant des soutiens pour le Tiers Lien.
Le Tiers Lien semble difficilement rentrer dans ces cases, pour une raison finalement assez simple : il s’agit moins de faire quelque chose les uns pour les autres, ni même les uns avec les autres, que d’être là, de temps en temps, les uns pour les autres, s’offrir une présence attentive (et s’y entrainer), se prêter un « intérêt désintéressé », et offrir un peu de soi-même en partageant son expérience de vie avec des quasi inconnus, qui deviennent des compagnons de route pour un temps.
Est-ce que cela suffira pour changer le monde ? Oui, lorsque quelques millions de côtoyens se seront assis ensemble (2040 ?), et d’ici là sans doute pour ceux qui auront accepté de vivre cette expérience humaine. Qu’ils militent ou pas par ailleurs pour l’une des causes qui leur tiennent à cœur.
Dans le Tiers Lien, on ne « milite » pas, on aurait plutôt envie de démilitariser, pacifier nos relations et nos représentations du monde, nous laisser toucher. Mais c’est une autre histoire, à écrire ensemble.
NB : Cet « être là l’un pour l’autre » peut aussi se cultiver dans les contextes professionnels, associatifs, même s’il y est plus difficile de de défaire de nos masques sociaux. Voir la nouvelle page du site : des cercles professionnels ?